CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA MISE EN OEUVRE DU PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (PNDES) : ACCÉLÉRER LA TRANSFORMATION AGRO-SYLVO-PASTORALE AU BURKINA FASO

Ouagadougou, 9 et 10 juillet 2018 - Salle de conférences de Ouaga 2000

 

 

COMMUNIQUÉ SUR LES RÉSULTATS DE LA CONFÉRENCE

 

  1. Le 9 juillet 2018 s'est ouverte dans la salle de conférences de Ouaga 2000, la Conférence internationale sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) autour du thème de l'accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale au Burkina Faso.

 

  1. En marge de la Conférence, s'est également tenue, une exposition de produits issus de l'agriculture, de la foresterie, de l'élevage et de la transformation industrielle nationale.

 

  1. La Conférence et l'exposition sont organisées par le Gouvernement du Burkina Faso et des structures nationales d'accompagnement du secteur privé notamment, la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et l'Agence pour la promotion des exportations (APEX), avec l'appui de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque mondiale, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Union européenne.

 

  1. Elle a enregistré environ 375 participants sur les 250 attendus dont des représentants de pays amis, des institutions et agences de développement, des Organisations non gouvernementales (ONG), des investisseurs privés nationaux et internationaux, des acteurs de la diaspora burkinabè, de l'administration publique nationale et du domaine de la recherche.

 

  1. La session d'ouverture, comme l'ensemble des sessions, a été présidée par Son Excellence Monsieur (SEM) Paul Kaba THIEBA, Premier ministre, Chef du Gouvernement burkinabè.

 

  1. A la session d'ouverture, SEM le Premier ministre avait à ses côtés, Madame Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI, Ministre de l'économie, des finances et du développement, Monsieur Mahamadi SAVADOGO, Président de la CCI-BF, Madame Metsi MAKHETHA, Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies, Présidente de la troïka des Partenaires techniques et financiers (PTF) et Monsieur Pierre LAPORTE, Directeur des opérations, représentant le Vice-président Afrique de la Banque mondiale.

 

  1. Les interventions de ces éminentes personnalités ont ponctué ladite session.

 

  1. Madame le Ministre de l'économie, des finances et du développement a eu un mot de bienvenue et de remerciement à l'endroit des divers participants à la Conférence pour leur engagement à soutenir la mise en œuvre du PNDES. Elle a souligné le risque financier et le risque de dégradation de la sécurité qui motivent l'organisation de la Conférence internationale sur la mise en œuvre du PNDES focalisée sur l'accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale, le Programme d'urgence pour le Sahel (PUS-BF) et le Programme d'appui au développement des économies locales (PADEL).

 

  1. Le 1er Vice-président de la CCI-BF, Monsieur Mamady SANOH, a, au nom de son Président, félicité le Gouvernement pour la pertinence du thème de la conférence. Tout en saluant les initiatives gouvernementales d'amélioration du climat des affaires, il a constaté une faible mise en œuvre des projets de transformation agro-sylvo-pastorale. Il a alors interpellé l'ensemble des acteurs sur la nécessité de mettre en place une politique vigoureuse d'accompagnement des petites et moyennes industries locales, afin de leur permettre de transformer les matières premières, dans des conditions viables et socialement durables.

 

  1. La Présidente de la Troïka des PTF a apprécié l'exercice d'évaluation du degré d'alignement du PNDES à près de 90% aux Objectifs de développement durable (ODD), indiquant qu'il était impératif de s'appuyer sur les secteurs à potentiel accélérateur identifiés dans le profil des ODD du Burkina Faso. A cet effet, elle a considéré que le secteur agro-sylvo-pastoral et les actions de développement qui promeuvent une sécurité et une paix durables à travers le PUS-BF et le PADEL, étaient un levier accélérateur et auraient un effet multiplicateur sur l'économie.

 

  1. Monsieur le Directeur des opérations, représentant le Vice-président Afrique de la Banque mondiale, a également salué le choix du thème de la conférence et rappelé que les engagements de son institution à la Conférence de Paris seront tenus à travers plusieurs conventions dans les secteurs de l'agriculture, de l'énergie, des technologies de l'information et de la communication, de l'eau et de l'assainissement. Il a terminé son allocution en annonçant les approbations en juin 2018, d'un financement de 300 millions de dollars dans le secteur de l'eau et de l'assainissement et en juillet 2018, d'un nouveau cadre de partenariat avec le Burkina Faso d'un montant indicatif de 2,3 milliards de dollars pour la période 2018-2023, soit environ 1265 milliards de francs CFA.

 

  1. Dans son allocution d'ouverture, SEM le Premier ministre a situé la finalité de la Conférence qui est de procéder à une évaluation à mi-parcours des engagements de la Conférence de Paris des 7 et 8 décembre 2016. Il a rappelé les contextes sécuritaire et social difficiles, avant de passer en revue les principaux acquis du PNDES en termes de croissance économique, de réformes institutionnelles, de développement du capital humain et de dynamisation des secteurs porteurs pour l'économie et les emplois. Il a également présenté les objectifs et stratégies d'intervention des instruments de mitigation des risques de fragilité liée à la menace terroriste, à savoir le PUS-BF et le PADEL. Il a terminé son intervention en lançant un appel aux partenaires pour un financement adéquat de ces deux programmes.

 

  1. Les travaux de la Conférence se sont poursuivis à travers cinq sessions qui ont été consacrées à l'état de mise en œuvre et aux perspectives du PNDES, à la table-ronde sur le financement du PUS-BF et du PADEL, aux potentialités et opportunités d'investissements privés dans la transformation agro-sylvo-pastorale, aux expériences dans la transformation agro-sylvo-pastorale, ainsi qu'aux rencontres G to B et B to B.

 

  1. Ces sessions ont consisté en des présentations et échanges portant sur :

 

  • la situation du financement et de la mise en œuvre du PNDES,
  • les perspectives de financements innovants,
  • le PUS-BF et le PADEL,
  • la transformation et les pôles de développement,
  • les déclarations et annonces des PTF relatives au financement des projets de transformation agro-sylvo-pastorale, du PUS-BF et du PADEL,
  • les réformes pour l'amélioration du climat des affaires et la stratégie de promotion des industries de transformation,
  • les opportunités d'investissement dans les secteurs agricole et de l'élevage,
  • la transformation durable des productions agro-sylvo-pastorales dans un contexte de changement climatique,
  • les potentialités agro-sylvo-pastorales du Burkina Faso et leur transformation,
  • ainsi que les expériences présentées par la Banque mondiale, le Maroc, la Société financière internationale (SFI), la Banque islamique de développement (BID) et l'Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT) du Burkina Faso.

 

  1. Les présentations ont été livrées par des membres du Gouvernement, des représentants du Maroc, ainsi que d'institutions ou structures nationales et internationales. Pour les membres du Gouvernement, il s'agit de ceux chargés de l'économie, de l'aménagement du territoire, de l'industrie, de l'agriculture, des ressources animales et de l'environnement. Quant aux instutions ou structures concernées, ce sont la Banque mondiale, l'Union européenne, l'Initiative for Global Development (IGD), l'African Center for Economic Transformation (ACET), le PNUD, Bagrépôle, la Banque africaine de développement (BAD), la SFI, le Groupement professionnel des industriels (GPI), la CCI-BF, l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), la Chambre nationale d'agriculture (CNA), la filière anacarde, l'Alliance for a Green Revolution in Africa (AGRA), l'International Livestock Research Institute (ILRI), Global Green Growth Institute (GGGI), le Fonds international de développement agricole (FIDA), la Banque islamique de développement (BID) et l'Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT).

 

  1. Au cours des échanges qui ont fait suite à ces présentations, les participants ont positivement apprécié la prise en compte du principe de redevabilité à travers cet exercice de reddition des comptes à la communauté nationale et internationale. Ils se sont particulièrement réjouis des bons niveaux de mobilisation des ressources internes (83,8%) et externes (96,2%). Ils ont abordé la contribution du secteur privé au financement du PNDES, les initiatives des PTF en matière de financement, leurs secteurs d'intervention, la nécessité de mobiliser davantage de ressources propres et de mettre en place les conditions préalables à la transformation des productions agro-sylvo-pastorales.

 

  1. En outre, il a été mis en avant l'impératif d'actions fortes et durables en vue de maîtriser la question sécuritaire, de même que l'impératif de renforcement des capacités des structures chargées de la mise en œuvre des projets et des prestataires privés. Il convient de faire une analyse des performances déclinées au niveau des différentes étapes du processus de formulation des projets et d'apporter des mesures palliatives aux goulots d'étranglement éventuels.

 

  1. Il a été également souligné, la faible prise en compte du maillon commercialisation et des marchés nationaux et internationaux, les nécessités de mobiliser des fonds pour le secteur agro-sylvo-pastoral, d'inclure davantage les PME/PMI, de mettre en place de mécanismes d'appui directs aux acteurs, de développer des projets d'incubation et d'avoir une grande synergie d'action entre petits et grands producteurs.

 

  1. Par ailleurs, les échanges ont donné lieu aux recommandations suivantes :

 

  • la priorisation et l'accompagnement conséquent des filières porteuses dans le secteur agro-sylvo-pastoral sur tous les maillons de la chaîne de valeur : production, transformation et commercialisation,
  • la promotion ou le renforcement de la coopération Sud-Sud en matière de partage d'expérience et de mutualisation des bonnes pratiques,
  • la promotion de la formation qualifiante pour booster l'entreprenariat agro-sylvo-pastoral en adéquation avec les besoins des entrepreneurs,
  • l'amélioration de l'accès au financement par le développement et la mise en place d'instruments et d'outils de financement adaptés et accessibles au secteur de la transformation agro-sylvo-pastorale,
  • le suivi rapproché des mécanismes et instruments de financements de l'entreprenariat privé en général et des PME/PMI en particulier, y compris les financements innovants,
  • la définition des modalités pratiques et adaptées au Burkina Faso concernant les financements innovants,
  • le renforcement de la liaison production-marché par le développement des infrastructures de transformation et de mise aux normes des produits compétitifs de qualité (emballage et chaines de valeur des produits),
  • la promotion de la contractualisation entre acteurs (producteurs, transformateurs et commerçants) suivant une approche intégrée,
  • la réduction des cycles de préparation des projets et programmes, y compris les délais d'approbation des projets d'investissement par les PTF dans le secteur agro-sylvo-pastoral,
  • le renforcement du pilotage local, en particulier, à travers les Cadres régionaux de dialogue (CRD), en y associant les PTF, en renforçant les maîtrises d'ouvrage locales et en cohérence avec le processus de décentralisation,
  • l'attribution de la maîtrise d'ouvrage déléguée des actions du PNDES dans le domaine agro-sylvo-pastoral aux organisations compétentes de la société civile,
  • l'élaboration d'une stratégie de transformation des produits agricoles qui intègre les filières stratégiques-clés.

 

  1. Enfin, s'agissant des déclarations et annonces des PTF sur le financement du PUS-BF et du PADEL, il est ressorti une volonté générale des PTF d'accélérer leurs appuis dans la région du Sahel (dans le cadre du PUS-BF) et pour des appuis ciblés auprès des populations vulnérables (en cohérence avec les objectifs du PADEL), avec des engagements nouveaux de financement à hauteur de 220 milliards de francs CFA pour les deux programmes. Avec ces nouveaux engagements, le total des financements à date s'élève à 621 milliards de francs CFA pour un coût total de 851,46 milliards de francs CFA. Ces financements ne tiennent pas compte de ceux octroyés par certains PTF dans le cadre de projets en cours d'exécution prenant en charge des composantes du PUS-BF et du PADEL.

 

 

 

Fait à Ouagadougou, le 10 juillet 2018.