La 7e édition des Journées nationales de concertation (JNC) Etat-Organisations non gouvernementales et Associations de développement (ONG/AD), s’est tenue du 16 au 17 juillet 2019, à Ouagadougou, sous le thème: «Situation sécuritaire et poursuite des actions de développement des ONG/AD: quelles stratégies de pérennisation de l’offre de service et des finances?». Placée sous la présidence du Premier ministre, Christophe Joseph Marie DABIRE, cette édition des JNC Etat-ONG/AD a permis aux participants d’échanger sur la problématique de la sécurité dans un contexte difficile marqué par des attaques terroristes que connaît le Burkina Faso. A cet effet, ils ont eu droit, dans la matinée du 17 juillet, à deux communications autour de deux sous-thèmes, à savoir la «Situation sécuritaire au Burkina Faso et actions de mitigation par l’Etat» et l’«Incidence sécuritaire sur l’action des ONG au Burkina Faso: état des lieux et recommandations», présentées respectivement par le commissaire Jean-Baptiste Dindané et le coordonnateur de l’Union fraternelle des croyants de Dori, Francois de Paul RAMDE.

 

La cérémonie d’ouverture  a été présidée par le ministre délégué chargé de l’Aménagement du territoire, Pauline ZOURE, représentant le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement. Selon Mme ZOURE, l’enjeu de l’édition 2019 des JNC Etat-ONG c'est de voir comment pérenniser les actions des ONG/AD et les financements de leurs activités, dans un contexte sécuritaire difficile. «L’enjeu de ces journées, c’est de voir dans quel sens nous allons concilier nos actions pour avancer de manière solidaire, malgré un terrain difficile, l’insécurité et la question du financement disponible», a-t-elle confié.

 

 Il ressort de la première communication que l’insécurité se manifeste essentiellement à travers des pratiques diverses, notamment des conflits communautaires; des agressions à mains armées; et des attaques terroristes. Selon le premier communicateur, des actions ont été entreprises par le gouvernement en vue d’apporter la quiétude au sein des populations. Il a cité notamment le lancement des opérations de sécurisation telles que Otapuanu à l’Est; Ndofu au Nord. De la seconde communication, il ressort que la situation d’insécurité que vit le Burkina Faso a des effets sur la vie socio-économique dans différentes zones et sur l’action des ONG et AD entraînant des changements et amenant les ONG/AD a réadapté leurs modes et actions. Selon François de Paul RAMDE, les ONG et Associations de développement sont des acteurs qui connaissent le terrain et peuvent contribuer utilement au mieux-vivre au Burkina Faso. Le défi demeure celle de la collaboration pour ces acteurs qui ne peuvent nullement se transformer en agents de renseignement. «Dans le cadre de l’amélioration et de la reconstitution de la confiance mutuelle, les ONG peuvent et doivent jouer un rôle de premier plan, car elles sont proches des populations et bénéficient de leur part d'une confiance populaire. En effet, les ONG et Associations de développement restent les seuls ou rares acteurs dans certaines zones où les services publics ne sont plus souvent présents. Le défi, c’est comment tisser un partenariat qui ne les rendent pas agents de sécurité mais plutôt faiseurs de paix», a-t-il déclaré.

 

Une vue des participants

Au terme des deux communications, les participants ont formulées des recommandations à l’endroit du gouvernement pour accompagner les ONG et Associations de développement dans ce nouveau contexte. Il s’agit, entre autres, d’éviter le tout-sécuritaire en renforçant la sécurité dans les zones à problème; de relancer résolument le développement local, mieux structurer et renforcer la politique d’aménagement du territoire afin de corriger profondément les inégalités en matière d’intervention sur le territoire; de soutenir les initiatives endogènes de paix et de sécurisation entreprises par les ONG et Associations de développement dans le sens de l’amélioration de la sécurité; de renforcer la coopération civilo-militaire y compris en situation de paix ; d’assurer le développement de l’assistance psycho-sociale des personnes affectées; et de poursuivre des actions de développement, notamment sur des questions de sécurité alimentaire. 

 

 

DCPM/MINEFID