Le ministre de l’Economie, des finances et du développement, Lassané Kaboré a présidé  le mardi 02 mars 2021 à Ouagadougou,  les travaux de la revue conjointe du portefeuille de la Banque mondiale qui se sont  déroulés en présentielle et en virtuelle en présence de membres du gouvernement et de la Représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso Maïmouna Mbow Fam. L’enjeu majeur de cette revue est d’améliorer la performance du portefeuille en réduisant au maximum les lourdeurs administratives et les contraintes qui empêchent le Burkina Faso de dépenser la totalité des fonds mis à sa disposition par la Banque.

 

Des membres du gouvernement burkinabè

Placée sous le thème « quels outils et instruments pour l’amélioration de la performance du portefeuille des projets et programmes de la Banque mondiale au Burkina Faso dans un contexte sécuritaire et sanitaire difficile », cette revue se tient dans un contexte spécial marqué à la fois par des défis majeurs mais également par de nouvelles opportunités ; et la pandémie du COVID 19 a  aggravé la situation  déjà complexe et fragile avec des conséquences négatives sur la santé, l’économie et la sécurité alimentaire, a déclaré la Représentante résidente de la Banque mondiale. Il devient crucial  selon Maïmouna Mbow Fam   « de répondre au besoin les plus urgents des populations et de créer en même temps les conditions de relance économique et inclusive pour un développement durable ».

 

Cette revue s’inscrit aussi selon Mme Fam, dans un contexte marqué par des flux importants de ressources qui constituent des opportunités de relance de l’activité économique et des solutions de développement dans certaines régions affectées par la crise sécuritaire.

 

En effet, le Burkina Faso  est éprouvé par la double crise sécuritaire et sanitaire qui, selon le ministre de l’économie, des finances et du développement, « ont eu des conséquences dommageables sur la gestion du portefeuille de la Banque Mondiale ». un portefeuille  qui a pratiquement doublé les trois dernières années, a en croire la Représentante résidente de la Banque mondiale.

 

Depuis 2020, le Burkina Faso est éligible aux ressources additionnelles de prévention et de résilience destinées à accélérer  la mise en œuvre des projets au bénéfice des zones et des populations les plus vulnérables avec une augmentation de 70% de l’enveloppe allouée au pays. «  Les engagements nets sont  passés de 1,7 milliard de dollars américains  soit 800 milliards de FCFA en 2018 à 3,53 milliards de dollars soit 1700 milliards de FCFA en fin janvier 2021 » a affirmé Maïmouna Mbow Fam. Pour l’absorption de ces fonds, il faut agir vite et de façon efficace ; et cela passe par la réduction des obstacles et mesures administratives d’où l’enjeu de la présente revue.

 

Le ministre Kaboré a positivement apprécié l’organisation de la rencontre qui n’a pas pu avoir lieu en 2020  du fait du COVID -19. La Banque mondiale finance une trentaine de projets et programmes actifs au Burkina Faso, a-t-il indiqué. Pour la gestion des projets et programmes, le Burkina Faso avait un taux de décaissement annuel de 35% mais il est en baisse de 15 point et serait à 20% de décaissement.

 

Comme pour expliquer le recul du taux de décaissement, le ministre a précisé que la crise sécuritaire a entravé la mise en œuvre des projets et programmes à travers notamment l’inaccessibilité de certaines zones d’intervention, le vol du matériel de certains projets, le déplacement de certaines populations cibles, entrainant l’arrêt de certains chantiers, la délocalisation ou l’augmentation des coûts de certaines activités.

 

Quant à la crise sanitaire, elle a eu pour effet, l’aggravation de la diminution de la performance des projets et programmes avec les différentes mesures de protection et de restriction. Ces mesures ont entrainé la réduction de la mobilité des acteurs sur le terrain avec une quasi-impossibilité de tenir les différents cadres de concertation.

 

Face à cette situation, a poursuivi le ministre, « il était plus qu’impérieux de trouver des solutions idoines pour améliorer la performance du portefeuille » et c’est dans cette optique que des orientations stratégiques été données et des actions entreprises tant du côté du gouvernement que de la Banque mondiale et des acteurs chargés de la mise en œuvre des projets et programmes. Il s’agit entre autre  de :  la création par le gouvernement d’un comité national de suivi de la coopération avec la Banque mondiale; le classement du Burkina parmi les pays fragiles; le respect strict des délais de clôture des projets et programmes, l’utilisation de la flexibilité ou facilité et des dérogations  sur les passations des marchés dans un contexte particulier caractérisé par les crises sécuritaires et sanitaires.  Des orientations stratégiques qui, selon le ministre Kaboré, traduisent « la volonté commune des deux parties de réaliser dans le délai et de façon efficace des actions à effet direct sur l’amélioration des conditions de vie des populations ».

 

Le ministère de l’éducation nationale est un des départements ministériels ayant bénéficié de l’appui financier de la Banque. Dans la mise en œuvre du projet d’amélioration de la qualité de l’éducation, ce département a reçu environ 25 milliards de FCFA pour la construction d’infrastructures scolaires. Hormis le secteur de l’éducation, la Banque mondiale finance des projets et programmes dans bien d’autres secteurs dont entre autres : la gouvernance,  l’agriculture, les transports, l’eau et l’assainissement, la santé, les technologies  de l’information et  de  la communication, l’énergie et les mines, le commerce, la promotion de la protection sociale  et l’emploi.

 

                                                                                              

La revue permettra aux acteurs de la coopération d’examiner les flexibilités offertes par la Banque mondiale et le gouvernement dans un contexte d’urgence surtout en matière de passation de marchés. Le ministre de l’Economie, des finances et du développement a exprimé toute sa reconnaissance à la Banque mondiale pour son soutien au Burkina depuis 1960 et s’engage avec les autres membres du gouvernement à une mise en œuvre des conclusions et recommandations consensuelles qui seront formulées par les participants afin  d’accroitre les performances des projets et programmes.

 

 

Service de la communication de la DGCOOP