photo de famille avecmonsieiur Amadou Traoré le directeur régional de la Santé du Nord (milieu)

 

Une délégation conjointe composée de représentants du Ministère de la santé et du Ministère de l’économie, des finances et du développement a effectué du 27 juin au 10 juillet 2021, une mission dans les régions des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du  Nord, pour constater les réalisations sur le terrain, échanger avec les acteurs au niveau local, faire le point des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des actions et capitaliser les acquis du PAPS II.  

 

Organisée par le service en charge de la Coopération avec l’Union européenne,  avec l’appui financier du Projet d’Appui à la Gestion de l’Aide de l’Union européenne pour le Burkina Faso (PAGA) et en collaboration avec plusieurs directions techniques du Ministère de l’économie, des finances et du développement et le Ministère de la Santé, la mission était conduite par monsieur Rasmané Ilboudo, chargé du suivi des projets et programmes, du ministère de la Santé, représentant madame la directrice générale des études et des statistiques sectorielles du ministère de la Santé, coordonnatrice du projet. Ont également pris part à la mission, les assistants techniques du PAPSII,  Dr Hamed Cheik Ouédraogo Expert en Santé publique, Dr Ali Ouattara chef de mission, et monsieur Clément Ilboudo, régisseur du devis-programme

 

Le PAPS II est un programme financé par l’Union européenne à hauteur de 84 000 000 d’Euros soit environ 55 milliards de FCFA dont près de 46 milliards de FCFA  d’appui budgétaire, 8  milliards d’appui complémentaire. Il  s’inscrit en droite ligne de la politique sectorielle santé, opérationnalisée par le Plan national de développement sanitaire (PNDS) 2011-2020. Il vise de façon générale à contribuer à la couverture santé universelle des prestations de soins maternels et infantiles. Spécifiquement, il contribue à améliorer la qualité des soins au niveau des formations sanitaires de premier niveau et des centres hospitaliers régionaux ; à opérationnaliser l’Assurance maladie universelle et à renforcer le leadership du ministère de la santé en matière de mobilisation, d’allocation et d’utilisation de ressources financières.  

 

Le PAPS II en plus de l’appui institutionnel central au ministère de la Santé appuie via des subventions directes six (06) districts sanitaires à faible performance en santé maternelle et infantile, dans trois régions sanitaires. Il s’agit des districts de Dafra, Houndé, Léna, Karangasso Vigué dans la région des Hauts Bassins ; de Tougan dans la région de la Boucle du Mouhoun et de Séguénéga dans la région du Nord.

 

 

Photo de famille avec monsieur Sidzabda Christian Kompaoré, Directeur régional de la Santé de la Boucle du Mouhoun (premier plan, 2ème à partir de la droite)

L’heure est donc au bilan du PAPS II pour tirer les leçons de sa mise en œuvre dans les districts sanitaires sus cités et définir les perspectives en vue de consolider ses acquis. C’est du reste, l’objectif de la mission conjointe qui a parcouru pendant deux semaines les districts qui ont effectivement bénéficié de subventions directes sur la ligne « appui complémentaire » du PAPS II, pour réaliser des activités de renforcement des capacités, d’amélioration de l’accès et de la qualité des soins de santé ainsi que de développement de la veille communautaire. Ce dernier volet a été mis en œuvre par deux ONG à savoir :  l’ONG Terre des Hommes dans la région de la Boucle du Mouhoun et du Nord, et l’ONG Help dans les Hauts-Bassins.

 

La mission a visité le CHU Sourou Sanou de Bobo-Dioulasso

A chaque étape de sa tournée, la mission s’est entretenue avec les acteurs et bénéficiaires du programme afin de recueillir leurs avis et témoignages sur la mise en œuvre des interventions financées par le PAPS II. Le moins que l’on puisse dire à ce sujet, c’est que les avis émis sont presque les mêmes dans les six districts des trois régions concernées.

En effet, les échanges avec les directeurs régionaux de Santé, les médecins  chefs de district, les maires des communes concernées, les préfets de département, les personnels soignants, les acteurs de la  veille communautaire et les ONG partenaires ont permis de relever des acquis indéniables, des difficultés et surtout de noter l’engagement et le dévouement des acteurs à mener à bien les activités du programme.

 

La mission en séance de travail à Tougan

De façon unanime, tous les acteurs reconnaissent la pertinence du programme qui a permis d’améliorer le cadre de vie des formations sanitaires par la démarche qualité à savoir les 5S Kaizen ; de dynamiser les cadres de concertation ; de renforcer les districts en logistiques roulants, matériels médicotechniques et informatiques ; de renforcer les compétences des agents de santé ; de réhabiliter des infrastructures sanitaires ; d’appuyer les hôpitaux régionaux dans l’élaboration de leur plan d’amélioration de la qualité ; d’améliorer l’accès des populations aux services de santé ; d’améliorer la qualité des soins  dans les CSPS ; d’améliorer la communication entre les acteurs (personnels soignants), les collectivités locales décentralisées et les populations bénéficiaires des services de santé.

 

Pour le médecin chef de district de Séguénéga, Dr Fabrice Zongo, les acquis du programme sont inestimables en deux ans de mise en œuvre : «  le taux de mortalité hospitalière a connu une baisse significative dans le district ; il est passé  de 42, 8 % en 2018  à 21,46% en 2021. Le taux de vaccination est passé de 81, 07% en 2018 à 100% en 2021. Sur l’ensemble des activités programmées, nous avons enregistré un taux d’exécution physique de 79,23% et un taux d’exécution financier de 82,55%. Les d’activités non réalisées sont dues à la pandémie de la Covid19 survenue en 2020 et aux mouvements d’humeur», a-t-il expliqué.

 

Madame le maire de la commune de Kiembara (Tougan), madame Joséphine Niamoukara, affirme que : «  grâce au programmenous avons compris comment fonctionne une formation sanitaire. Nous avons beaucoup apprécié la mise en place de la cellule de veille communautaire qui reçoit et fait remonter les plaintes des populations vers les autorités habilitées  pour prise en charge. C’est une bonne pratique à pérenniser. »

 

Echanges avec les femmes mentors de Léna

Dans la région des hauts-bassins, la mission a été émerveillée par la mobilisation, l’engagement, le dévouement et l’abnégation des femmes mentors des villages des communes  de Léna et de Satiri. L’entretien avec ces femmes ont permis de recueillir leurs témoignages   sur l’impact de leurs actions sur la qualité de l’offre des services de santé. La mission a par ailleurs noté la disponibilité de ces femmes à poursuivre le travail de veille malgré la fin du projet.

 

Des témoignages des usagers, on note un écart abyssal entre la situation qui prévalait avant la veille communautaire (détournement et/ou vente de médicament destinés à la gratuité, mauvaise qualité de l’accueil des usagers dans certaines formations sanitaires, l’absentéisme de certains agents, mauvaises conditions de travail des agents de santé, violence sexuelles…) et celle d’après veille (meilleur rapport entre les usagers et les agents de santé, assainissement de la gestion des formations sanitaires, amélioration de la fréquentations de certains  CSPS par les usagers etc.).

 

                                                                                      

 

Les visites terrain et les échanges avec les acteurs ont également permis à la mission de relever des notes d’insatisfaction et des difficultés relatives entre autres à l’insécurité, à la gestion des déchets biomédicaux ; à la pandémie à Covid 19, à la non prise en compte du volet construction d’infrastructures dans l’appui complémentaire du PAPS II ; au manque de moyens roulants et de communication ; à la vétusté des locaux ;  aux rétributions appliquées lors des cadres de concertation (résident ou déplacé) ; à l’absence d’éléments de motivation pour les auxiliaires de santé qui pourtant, font preuve de bonne volonté mais malheureusement n’ont pas de soutien  ou de motivation particulière.

 

La majorité des intervenants ont donc souhaité que la prochaine phase du PAPSII prenne en compte tous  les districts sanitaires des régions à faibles performance ; l’extension de la veille communautaire à tous les districts sanitaires voire à d’autres secteurs ; le volet construction, réhabilitation, réfection d’infrastructures et assainissement ; la motivation des auxiliaires de santé, de même que les accoucheuses villageoises qui suppléent les professionnels de santé en cas d’urgence surtout dans les zones à fort défi sécuritaire.  

 

A Tougan également, les acteurs réunis en conseil de santé de district (CSD) ont salué les efforts de certains infirmiers chefs de poste et souhaité que leurs mérites soient officiellement reconnus par les autorités compétentes.

 

L’adaptation du programme aux réalités et contexte des districts est vivement souhaitée par certains acteurs qui estiment n’avoir pas les mêmes préoccupations du fait de l’insécurité qui sévit dans leurs régions par rapport  aux autres régions qui connaissent une relative stabilité.

 

 

Selon monsieur Remi Ouédraogo de la Direction générale de la coopération, la mission a atteint ses objectifs et la délégation du MINEFID a réellement pu prendre la mesure de la situation du PAPS II sur le terrain. « Nous avons trouvé que les équipements fournis par le programme aux différentes formations sanitaires sont utilisées à bon escient. Et la rencontre avec les femmes mentors et les points focaux chargés de la veille communautaire a été très bénéfique en ce sens que la veille communautaire a permis de redresser certaines conduites des agents de santé et à les ramener sur le bon chemin vis-à-vis de la  déontologie de leur profession. J’ai visité également à Tougan des bâtiments qui date de 1954, ce qui illustre la vétusté des infrastructures de certaines formations sanitaires. Tout cela pourrait contribuer à faire un plaidoyer objectif en faveur de la poursuite du programme car les acteurs attendent de la DGCOOP un appui en plaidoyer au niveau des partenaires techniques et financiers pour la poursuite du programme ».

 

Visiblement, la fin du programme suscite bien des interrogations et des inquiétudes chez bon nombre d’acteurs dont le vœu récurrent est de voir le programme se poursuivre et s’élargir à d’autres districts pour le bonheur des populations.

 

 

Le chef de mission Rasmané Ilboudo a, au nom de madame la directrice générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS) du ministère de la santé,  remercié les acteurs et les missionnaires pour leur disponibilité et formulé le vœu que « les constats et recommandations formulés à divers niveaux servent à soutenir le plaidoyer des acteurs et des bénéficiaires en faveur de la signature d’une nouvelle convention de financement afin de permettre au ministère de la santé  de répondre aux attentes des populations  en terme d’offre de soins de qualité et accessibles à tous .».

 

Tout comme le médecin chef de Séguénéga, Dr Fabrice Zongo, tous les autres acteurs plaident pour la prorogation du délai de mise œuvre de leurs subventions, arrivé à terme en juin 2021 voire la poursuite du PAPS II afin de consolider les acquis et permettre à la politique sectorielle santé  d’atteindre ses objectifs.

 

 

 

 

Le service de la communication de la DGCOOP