Dans le cadre de la coopération entre le Burkina Faso et l’Union européenne, il est mis en œuvre un  projet dénommé « Projet d’agriculture contractuelle et transition écologique (PACTE) ». Il est financé par l’Union européenne et d’autres partenaires tels que l’Agence française de développement (AFD) et la coopeartion financière allemande (KFW), puis exécuté par le Ministère en charge de l’Agriculture.

 

Une mission conjointe composée de représentants de la Direction générale de la coopération, du  PACTE, du PAGA et de la Direction générale des statistiques sectorielles du Ministère en charge de l’Agriculture, a séjourné le 28 mars 2022, à Koudougou dans le Boulkiemdé et à Réo dans le Sanguié pour constater de visu l’état de mise en œuvre du Projet de developpement de la Valeur Ajoutée des Filières Agricoles (VAFA) à travers le Projet production durable et contractualisation dans la filière Karité (PROCKA) dont l’objectif est de contribuer à augmenter les revenus des femmes rurales actives dans la filière Karité. Cela passe nécessairement par l’accroissement de la production et l’amélioration de la qualité du beurre de karité en instaurant des techniques et des pratiques de production et de transformation respectueuses de l’environnement.

       

La mission a pu échanger avec les principaux acteurs et bénéficiaires du PROCKA sur le terrain. Il s’agit de  l’IFC Afrique (l’opérateur),  la coopérative Dwi Nyee  (l’Union fait la famille) de Po/Kyon  qui  collecte, traite et vend les amandes de Karité et de l’Union des groupements féminins Ce Dwayne Nyee (UGF/CDN), spécialisée dans la transformation des amandes de karité en beurre de karité.

 

Les échanges et les visites des réalisations  du PROCKA ont permis aux membres de la mission conjointe d’une part, de se rendre à l’évidence de la pertinence et des acquis du projet et d’autre part, de partager quelques préoccupations et perspectives se rapportant à la filière karité.

 

Ainsi, selon la cheffe du PROCKA, madame Lydia Damiba, le projet a effectivement démarré en juin 2021 et après 09 mois de mise en œuvre sur une période de 36 mois, le taux d’exécution du projet est d’environ 29,17%. Un taux qu’elle juge relativement satisfaisant au vu des contraintes inhérentes au processus de démarrage du projet. A ce jour, le projet compte à son actif les réalisations  suivantes:

  • Des formations organisées aux profits des acteurs et bénéficiaires ;
  • Des investissements en cours de réalisation (aménagement des espaces de séchage, construction de magasins de stockage des amandes de Karité, constructions de halls de tri et de traitement des amandes) ;
  • Des missions de suivi et d’assistance technique organisées pour s’assurer de la bonne exécution des activités du projet.

 

Pour madame Evelyne Kantiono, secrétaire de la coopérative Dwi Nyee de Po/Kyon,  les acquis du projet à ce stade de mise en œuvre sont inestimables. « Grace au PROCKA, la coopérative arrive  à signer des contrats de vente des amandes avec  l’UGF/CDN ; ce qui n’etait pas le cas avant l’arrivée de PROCKA ». Aussi, a-t-elle affirmé que  les retombées économiques de la vente des amandes de Karité leur procurent un revenu substantiel leur permettant « de payer la scolarité de leurs enfants et de contribuer à la gestion des charges familiales ». Au-delà de ses retombées économiques, le Karité est un arbre très utile a martelé madame Kantiono car ses feuilles, son écorce  et ses fruits sont utilisés à de nombreuses fins bénéfiques pour les populations.

 

Avec la visite de l’UGF/CDN basée à Réo, la mission a egalement eu la confirmation de l’importance du projet pour accroitre ses performances en production de beurre de karité. « Nous avons une capacité de 500 tonnes par an mais actuellement nous réalisation 200 tonnes par an », a déclaré le coordonnateur de l’UGF/CDN, monsieur Bahiomé Bationo. Selon lui, le début n’a pas été facile mais à ce jour, la collaboration avec la coopérative Dwi Nyee  et les trois autres coopératives impliquées dans le PROCKA s’est beaucoup améliorée et il a bon espoir que cette année, chaque partie pourra respecter ses engagements dans l’intérêt de tous et mieux, dans la perspective de pérenniser les acquis du PROCKA voire du PACTE.

 

Sur le marché national, le prix du  kilogramme (kg) d’amandes de Karité est d’environ 175 FCFA et l’UGF / CDN achète le kg d’amandes à 300 FCFA afin de motiver les coopératives, à redoubler d’efforts et à mieux s’organiser, pour livrer des amandes en qualité et en quantité qui couvrent ses besoins. L’UGF/CDN a pour but  de « contribuer à la promotion socioéconomique  et culturelle de la femme, de la jeune fille, et des personnes vulnerables pour leur autonomisation ». Du reste, l’UGF/CDN inscrit ses actions dans le respect des normes du commerce équitable, a indiqué monsieur Bationo.

 

En perspectives,  les acteurs et bénéficiaires du PROCKA soulignent avec insistance, la necessité d’œuvrer d’ores et déjà à la préservation et la restauration de la ressource karité et à impliquer les jeunes dans la gestion de la filière karité. Il y a aussi la necessité d’associer toutes les coopératives qui travaillent avec UGF/CDN dans le PROCKA pour garantir une production de beurre de karité de qualité et assurer une meilleure rentabilité de la filière Karité.

 

Le coût total du PROCKA s’élève  à plus de 769 millions de FCFA. Il est financé à environ 585 millions par le PACTE et   185 millions par les bénéficiaires (vendeurs et acheteur).

 

Les femmes de Po/Kyon à travers leur présidente, madame Hélène Kanzié, le coordonnateur de l’UGF/CDN monsieur Bahiomé Bationo et la cheffe du PROCKA, madame Lydia Balima, ont tous  remercié  le gouvernement burkinabè et ses partenaires qui financent le PACTE, pour leur constante sollicitude et leur disponibilité à toujours les accompagner dans la promotion de la filière Karité.

 

 

SERCOM PAGA